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Bronchodilatateurs à longue durée d’action : le risque CV majoré à l’initiation chez les BPCO ?

Bronchodilatateurs à longue durée d’action : le risque CV majoré à l’initiation chez les BPCO ?

Taïwan, Chine -- Dans les 30 jours qui suivent la mise en place d’un traitement bronchodilatateur à longue durée d’action (bêta 2 mimétique ou antagoniste muscarinique) dans la BPCO, le risque cardio-vasculaire est majoré de 50 %, selon les résultats d’une étude taiwanaise publiée dans JAMA Internal Medicine [1]. Et cette majoration des coronaropathies, arythmies, poussées d’insuffisance cardiaque ou AVC ischémique existe quels que soient les facteurs de risque cardio-vasculaires déjà existants. En revanche, l’augmentation du risque est de courte durée puisqu’à partir du deuxième mois d’utilisation le traitement par bronchodilatateurs à longue durée d’action n’influe pas sur le pronostic.

Patients naïfs de traitement

Cette étude a été réalisée à partir d’une analyse tout à fait extensive des dossiers médicaux des 99 % de la population taiwanaise qui bénéficient d’une assurance santé : 284 220 habitants de plus de 40 ans ont été traités pour la première fois pendant une période allant de 2007 à 2011 par bêta 2 mimétique ou antagoniste muscarinique.

Pendant les deux années de suivi, 37 719 patients atteints de BPCO (âge moyen 75,6 ans, 71,6 % d’hommes) ont présenté un événement cardio-vasculaire. Ils ont été appariés chacun avec 4 patients contrôles suivis pour pathologie respiratoire mais sans atteinte cardiaque (146 139 contrôles).

Les modalités de la prescription de bronchodilatateurs ont été examinées pour chacun des patients en prenant en compte le délai d’utilisation du médicament : très récent (moins de 30 jours), récent (31 à 90 jours), plus ancien (91 à 180 jours) et chronique (plus de 180 jours).

Etat inflammatoire ou dysfonction cardiaque partielle associée ?

L’utilisation depuis moins de 30 jours de bêta 2 mimétiques à longue durée d’action augmente le risque de pathologie cardio-vasculaire de 50 %, celle des antagonistes muscariniques à longue durée d’action de 52 %, enfin, la prescription couplée de ces deux familles médicamenteuses de 103 %.

Lorsque ces médicaments sont prescrits à plus long terme, aucune différence significative n’est rapportée, les patients sous bronchodilatateurs ayant même une très légère tendance à une moindre morbidité.

Pour l’équipe du Dr Meng-Ting Wang (école de pharmacie du centre médical de la défense nationale de Taïpei (Taïwan, Chine), « puisque la mise en place du traitement correspond à une période d’inflammation aiguë, il est possible que les effets cardio-vasculaires soient plus en lien avec l’état global des patients qu’avec le traitement à proprement parler ».

Il est aussi possible que la dyspnée ayant motivé la prescription médicamenteuse ait été en partie d’origine cardiaque.  

Néanmoins, à la lumière de cette étude, il est désormais conseillé d’évaluer le risque cardio-vasculaire avant toute initiation de traitement par bronchodilatateur à longue durée d’action.

Il est possible que les effets cardio-vasculaires soient plus en lien avec l’état global des patients qu’avec le traitement à proprement parler Les auteurs.


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