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Pourquoi bâillons-nous ? A quoi sert-il de bâiller ?
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Pourquoi bâillons-nous ? A quoi sert-il de bâiller ?

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Bâiller fait partie des actes banals, à peine conscients, de la vie de chacun de nous. Mais si la plupart des fonctions de notre corps sont aisément compréhensibles comme le fait de boire,manger, uriner, parler, dormir etc., d’autres sont plus difficiles à comprendre comme le fait de rêver , de bâiller ..  

Il faut tout d’abord savoir que le bâillement existe chez tous les animaux vertébrés et en particulier chez les mammifères.

Le bâillement se traduit par une forte et longue inspiration, indépendante de la volonté, avec écartement important des mâchoires, suivie d’une expiration prolongée. Il est souvent accompagné de mouvements d'étirement du tronc en hyperlordose, des membres en hyper-extension. Pendant le bâillement, l’audition est moindre et la personne éprouve  une sensation de plénitude. Le bâillement est souvent perçu comme une jouissance, un bref bien-être.

Il est associé à la somnolence à l’approche de l’endormissement ou à l’éveil (il est alors souvent associé à l’étirement). Il existe par ailleurs une variabilité dans le bâillement selon les individus et l’horaire : il existe des bâilleurs rares et des bâilleurs fréquents ; les lève-tôt bâillent peu le matin et beaucoup le soir, alors que les couche-tard bâillent beaucoup le matin et peu en fin d'après midi .L’ennui, générateur de baisse de la vigilance favorise également le  bâillement comme les activités répétitives et monotones, la conduite automobile sur de grandes distances (la répétition des bâillements est un signal d'alarme pouvant prévenir le chauffeur du risque d'endormissement). De même, la grossesse, la plénitude gastrique ou le jeûne ainsi que le mal des transports favorisent et augmentent la fréquence des bâillements. Certains chercheurs ont constaté que dans 4 situations de la vie quotidienne,  la fréquence du bâillement est élevée : lire, voyager dans un transport en commun, conduire, attendre.

Une autre caractéristique de bâillement est qu’il est contagieux. : voir bâiller, fait bâiller. Il existe d’autres comportements qui se révèlent contagieux comme le fou rire, certaines émotions (comme la peur par exemple).

A quel âge apparaît le réflexe de bâillement chez l’être humain ?

Le fœtus baille pendant la vie intra-utérine dès la 12ème semaine. Le bâillement fœtal   constitue un élément essentiel au bon développement pulmonaire du foetus. Ce bâillement  apparaît en même temps que le réflexe de succion et utilise les mêmes groupes musculaires du visage et les mêmes commandes nerveuses pour se réaliser. Succion et bâillements sont les deux seules activités motrices coordonnées présentes dès la vie intra-utérine et après la naissance, témoin de la maturation fonctionnelle harmonieuse du tronc cérébral. Mais l'imitation du bâillement par le bébé n'apparaît qu'au cours de la deuxième année de vie. La fréquence des bâillements diminue avec l'avancée en âge, parallèlement à la réduction de la durée de sommeil. Chez l'enfant, le bâillement est aussi en relation avec les rythmes scolaires et les habitudes de vie.

Quelle est sa signification et quel est son rôle ?

Même s’il se rapproche du tic par son coté involontaire et que le traitement des tics par les neuroleptiques le fait disparaître, il diffère de celui-ci par le fait qu’il soit maîtrisable temporairement, qu’il est suivi d'un soulagement agréable.

La signification sociale du bâillement est un signal de fatigue ou d’ennui de l’interlocuteur. Pour certains scientifiques, il s’agit d’un phénomène physiologique dont la fonction est l’induction d’un effort de vigilance. Mais n’est-il que cela ?

A quoi est due cette sensibilité au bâillement d’autrui ?

Selon les scientifiques, il existe au niveau de notre cerveau des régions qui perçoivent les actions réalisées par autrui et en même temps la génération de l’action intentionnelle .Cette notion de perception-action  a été appelée affordance, comme par exemple une chaise incite à la position assise, un ballon incite à un coup de pied etc. Le bâillement serait perçu par notre cerveau comme affordance .D’ailleurs s’il est répandu chez tous les animaux vertébrés,  seul le chimpanzé (le plus proche parent de l’homme) a la capacité à la réplication du bâillement .Ce qui prouve que des primates non humains ont des traits évolutifs communs pour la capacité à percevoir la conscience de soi-même et de celle des autres. Mais chez l’être humain lui-même, il existe un sensibilité différente à la réplication des bâillements; les personnes à personnalité extravertie et empathiques sont très sensibles, les personnalités schizoïdes peu ou pas sensibles. Il en est de même des enfants autistes qui ne sont pas sensibles à la contagion du bâillement.

Il semble donc que la fonction du bâillement et sa contagiosité soit une des caractéristiques de la fonction social de l’être humain. Une des fonctions primordiales de l'encéphale est de nous donner la capacité d'interagir de façon optimale avec les autres. Le succès des interactions sociales réside dans la capacité à comprendre les autres au niveau des actions motrices (intentionnalité), des perceptions émotionnelles, d'une intégration cognitive mnésique et comparative séparant le soi de l'autre (empathie, altruisme).

 Sur le plan pathologique , l’excès de bâillement peut être dû à de multiples causes :

  •  en neurologie, l’hypertension intracrânienne (à la suite d’une méningite ou d’une hémorragie méningée) ; les infections (trypanosomiase, tabès, poliomyélite, séquelles d'encéphalite d'herpès ou de rougeole) ;  sclérose latérale amyotrophique; la sclérose en plaques; les lésions vasculaires du tronc cérébral ; les intoxications alcooliques ou au monoxyde de carbone (CO) ; le coma acidocétosique lors d’un diabète ; l’hypoglycémie; une lésion des lobes frontaux; la myasthénie.
  •  le bâillement peut représenter une aura chez certains épileptiques.
  •  En psychiatrie, il est un symptôme hystérique.
  •  Certains traitements peuvent également entraîner un bâillement :
  1.  les traitements neurologiques ou psychiatriques
  2.  le sevrage morphinique déclenchent des salves de nombreux bâillements
  •  d’autres traitements comme les neuroleptiques type halopéridol suppriment les bâillements.
  •  A signaler enfin que le bâillement peut se compliquer d'une luxation de la mâchoire dont il est la première cause.


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